« Vivre à l’endroit » est le nouveau roman de Juliette Allais, écrivaine et psycho praticienne, disponible en librairie depuis le 7 avril dernier.
Après ses opus « Marche où la vie t’ensoleille » et « Plusieurs manières de danser », l’autrice nous emporte dans une saga haletante et originale dans laquelle Siobhan Dorsé (trente-neuf ans) ne supporte plus de vivre dans l’ombre d’un père chef d’orchestre charismatique et de celle de son mari, éditeur parisien de renommée. Un jour, Siobhan décide d’écrire en cachette pendant ses vacances en Corse. Le récit prend forme à une vitesse incroyable, comme si c’était une autre personne qui remplissait les pages, avec une rage que Siobhan n’avait jamais exprimée jusque-là. De retour à Paris, elle envoie son manuscrit aux éditions Dorsé Livres, sous le pseudonyme Poppy Dimitriev.
Quatrième de couverture
Depuis toujours, Siobhan Dorsé se tient dans l’ombre des hommes de sa vie. Son père – chef d’orchestre charismatique – ne partage pas la lumière, et son mari – éditeur accompli – ne la prend pas au sérieux.
Pourtant, un jour, Siobhan se met à écrire en cachette. Une fois son roman terminé, elle l’adresse à Dorsé Livres, sous un pseudonyme choisi pour l’occasion. Contre toute attente, son mari adore le manuscrit et veut le publier ! S’engage alors une correspondance passionnelle entre cette autrice fictive et son éditeur de mari. Chacun se dévoile à l’autre dans une intimité inédite. Mais, business oblige, Olivier Dorsé exige de rencontrer cette nouvelle plume talentueuse. Siobhan révèlera-t-elle à son mari sa véritable identité ?
Points de vue d’Eyrolles
En retraçant le parcours d’une femme qui cherche à faire entendre sa vérité, « Vivre à l’endroit » s’interroge sur la possibilité de sortir d’une place assignée.
Le parcours initiatique de Siobhan (à prononcer Chevônn) à la fois drôle et profond où l’on suit le combat d’une femme pour faire reconnaître sa créativité et sa singularité.
Extrait
Page 127
« Je pourrais me comparer à un nuage qui change de forme au fil de son parcours, à un paysage sombre qui peut soudain devenir plus lumineux. Je suis imprévisible, éphémère et serais bien en peine de me définir plus précisément. Zdes !
Pourquoi cette histoire ? Je vais être directe : qui ne souhaite un jour s’affranchir de sa famille ? Lequel d’entre nous ne rêve-t-il pas, à un moment ou un autre, de se lancer à corps perdu dans l’inconnu, en espérant trouver du sens à sa vie ? Pour moi, toutes ces questions sont essentielles. Cette femme, dont je raconte la quête, est à la recherche d’elle-même. Je pense que nous en sommes tous là, non ? »
Avec ce roman, l’autrice nous entraîne dans une grande saga où passé, présent et futur, conscient et inconscient s’entremêlent et nous plongent petit à petit dans un suspens haletant.
Ce roman se lit d’une traite. D’une traitre ? C’est bien de trahison dont Siobhan sera accusée par son mari lorsqu’elle lui avouera qu’elle est l’autrice du livre qu’il adore. Quel dommage, car au fil des pages, chaque protagoniste se révèle et découvre sa vraie personnalité. Siobhan vit une transformation rapide et salvatrice, non seulement intérieure mais aussi vis-à-vis du monde extérieur, de la nature, des vieilles pierres, des êtres qui l’entourent et qu’elle ne comprenait pas vraiment avant de rédiger sa première œuvre.
En écrivant son conte initiatique, Siobhan, cachée derrière Poppy, a découvert la vraie Siobhan. Quelques séances de thérapie l’aident aussi à y voir plus clair.
Le travail qu’elle fait sur elle-même nous apporte aussi des clefs pour revisiter notre propre histoire et notre personnalité. Ne sommes-nous pas, nous aussi, à la recherche de notre vérité ?
Je retiens « Que ce n’est pas si facile de montrer son vrai visage. »
Ce livre passionnant est un beau cadeau à se faire et à faire.
Florence Courthial