La Galerie Roger-Viollet présente du 26 janvier au 25 mars 2023 l’exposition fascinante « Une histoire photographique des femmes au XXe siècle » dont une soixantaine de tirages contemporains dévoilent l’histoire des femmes de ce siècle majeur pour leur émancipation. Leurs métiers, leurs activités, leurs combats, leurs loisirs sont révélés par de très belles photographies principalement en noir & blanc, ce qui renforce le fait que les femmes reviennent de loin. Quand on sait qu’en 1900, la femme est placée sous la tutelle de son père ou de son mari… Heureusement, des suffragettes, des militantes politiques, des philosophes, des avocates, des scientifiques ont gagné de nombreux combats pour qu’enfin, et seulement en 2000, les femmes acquièrent tous les droits à l’égal des hommes. Enfin presque, car le combat continue pour gagner plus d’égalité, principalement en ce qui concerne les salaires, le positionnement et le partage des tâches au sein du foyer…
L’histoire des femmes au XXe siècle est celle de leur émancipation. S’affranchissant de la tutelle de leur père ou de leur mari, elles finissent par obtenir tous les droits civiques, à l’égal des hommes. Ces cent années ont été une conquête de leur liberté. Comment ont-elles vécu durant ces décennies ? Quel sort leur réservait leur époque ? Qui étaient-elles ? Quelles femmes ont marqué leur temps ?
Toutes ces femmes dont nous découvrons les visages au sein de cette exposition, sont nos ancêtres qui ont vécu, aimé, enfanté -ou pas- et lutté avant nous. Elles sont nos mères, nos grand-mères, nos arrière-grand-mères. Cette exposition est presque un album de famille.
La Galerie Roger-Viollet nous invite à suivre un parcours thématique et chronologique, avec des images remarquables montrant, à titre d’exemples, Le drapage du corsage chez Worth, Lavandière au bord de l’Allier, La toilette d’une Parisienne, Baigneuses à Deauville, Femmes poussant des chariots remontant la mine, Modiste lisant le journal ‘Le Petit Parisien’, Halage d’un bateau de pêche, Les femmes ramoneuses pendant la guerre 1914-1918, Les nouveaux métiers des femmes depuis la guerre, … Ces photos illustrent le thème de la « société très patriarcale », ensuite on entre dans la période où les femmes ne sont plus considérées comme des objets mais comme des sujets avec le thème « Des combats à gagner, d’autres à mener ». Puis, les corps se libèrent, dans les années 50-60. De très beaux portraits de « Femmes phares » telles que Simone Veil, Françoise Giroud, Simone de Beauvoir, Joséphine Baker, Gisèle Halimi, Colette, Marie Curie, Marguerite Yourcenar, Louise Weiss et Sarah Bernhardt ou encore ceux de femmes dites « garçonnes ». Enfin, des images splendides de Marguerite Duras, Françoise Sagan et Juliette Gréco, et bien d’autres encore.
Cette exposition fait suite à la parution du très beau et passionnant livre éponyme : Une histoire photographique des femmes au XXe siècle, écrit par Agnès Grossmann, aux éditions Gründ. (248 pages couleurs et noir & blanc, 37,95 €). Il complète parfaitement cette exposition de photographies. L’auteure y retrace et raconte la destinée de ces femmes.
Coups de cœur pour des femmes formidables qui nous ont ouvert la voie telles que : Madeleine Pelletier(1874-1939) grande féministe socialiste qui devint la première femme médecin diplômée en psychiatrie en 1906. Elle fut aussi une des premières à passer son permis de conduire. Elle milita pour le célibat, la liberté sexuelle et l’avortement. Une belle personne dont le parcours est à découvrir plus amplement ; Colette(1873-1954) ; Marie Curie (1867-1934) ; Suzanne Noël (1878-1954), pionnière de la chirurgie esthétique. Elle répara un grand nombre de « gueules cassées » de la première guerre mondiale ; l’aviatrice Hélène Boucher (1908-1934) ; Louise Weiss et bien d’autres encore, sans oublier notre idole absolue : Simone Veil.
L’exposition rend aussi un bel hommage à toutes les anonymes, exerçant tous les métiers, qui ont contribué à notre émancipation. Elle nous invite à revoir en photo notre histoire. Elle est un devoir de mémoire. Nous ne devons jamais oublier d’où l’on vient et ce qu’il faut faire pour conserver nos droits difficilement acquis par nos aïeules.
Florence Courthial