Gardiens du Temps

Au musée Guimet, jusqu'au 16 février 2025

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Pour ouvrir avec faste l’année de la Chine à Guimet, des installations monumentales et spectaculaires investissent les espaces du musée pour une réinterprétation contemporaine et imaginative des symboles culturels et mythologiques chinois. Depuis le mois d’avril dernier jusqu’au mois de février 2025, le musée national des arts asiatiques-Guimet invite l’artiste plasticienne et designer Jiang Qiong Er, originaire de Shanghai, à dialoguer avec ce haut lieu des arts asiatiques à travers une œuvre inédite intitulée « Gardiens du Temps ».

Jiang Qiong Er intervient dans plusieurs espaces emblématiques invitant à cheminer au gré d’émotions fortes et de moments d’envoûtement, engageant une réflexion visionnaire sur le temps, entre tradition et technologie de pointe telle que l’IA (intelligence artificielle), héritage et innovation, mémoire et imagination.

La façade du bâtiment place d’Iéna est ainsi entièrement recouverte d’un voile de tulle rouge, qui met le musée aux couleurs de la Chine, et jette une passerelle entre le passé et aujourd’hui. La nuit le rouge disparaît et le mystère apparaît…

Creusée de grottes contemporaines dans les hauteurs de la rotonde et à l’emplacement des fenêtres, la façade renaît en même temps sous la forme d’une réinterprétation des sites de Mogao, Yungang ou Longmen en Chine. Les chefs-d’oeuvre de l’architecture rupestre de la Chine prennent place au cœur de Paris pour provoquer une expérience fascinante.

Dans ces grottes se trouvent douze créatures hybrides, syncrétiques, composées à partir d’éléments empruntés à des créatures légendaires chinoises du passé, créés à l’aide de l’intelligence artificielle. Chacune d’entre elles raconte une histoire unique. En cette année du Dragon, des éléments de son iconographie s’immiscent dans la morphologie de ces douze créatures, qui forment un nouveau bestiaire pour le 21e siècle. Comme sortant des entrailles de la terre, ces créatures nous rappellent à nos origines communes et réaffirment les valeurs qui nous unissent.

Chaque créature est porteuse d’un message unique, formulant un « appel » afin de rétablir l’esprit humain dans sa plénitude… Avec « L’Authenticité » pour un retour à l’intention première, recherche du royaume du vrai moi. « Authenticité » appelle à la véracité. « La Fraternité »,flux permanent de la concorde, union par-delà les frontières. « Fraternité » appelle au don.  » L’Inclusion » danse sans fin des connexions, retour à la perspective du cœur. « Inclusion » appelle à la rencontre. « La Paix », pour la fin des agressions, la fin de la discorde. « Paix » en appelle à la mélodie éternelle de l’harmonie. « L’Égalité » remplacement du système de coordonnées, changement des perspectives. « Égalité » appelle à la justice. « La Bienveillance », Limpidité du regard, retour à la tendresse première. « Bienveillance » appelle à la bonne volonté. « Le Temps », passé, présent, futur, histoire et éternité. « Temps » appelle à la plénitude de chaque instant.« L’Exploration », Partir à la découverte, tisser la légende. « Exploration » appelle à la poursuite sans fin du voyage. « La Bravoure », chaleur du soleil et des flammes. « Bravoure » appelle à chasser la crainte. « La Nature », Terre verdoyante, vierge, nourricière. « Nature » appelle à renouer avec les rythmes de la vie. « La Sagesse » Clairvoyance de l’aigle, ouverture d’esprit, optimisme. « Sagesse » appelle à la connaissance véritable. « La Liberté »Légèreté de l’âme, élan vers l’infini. « Liberté » appelle à rejoindre le royaume sans bornes du présent.

Ces créatures mythiques et emblématiques nous rappellent aux valeurs humaines essentielles et sont gardiennes du temps.

Au rythme du cycle du jour et de la nuit, des quatre saisons, des moments de fête et de réjouissances, elles se manifestent sur la façade, prennent vie, entrent en interaction avec le public sur la place d’Iéna qui devient un point de rencontre à la fois poétique, convivial et ludique.

Dans le hall d’entrée : INITIATION

Les colonnes de la rotonde d’entrée du musée sont parées de rouge, couleur propitiatoire, dans différentes nuances, chacune porteuse d’une symbolique et d’une résonance poétique chinoise particulière : rouge feu, rouge cerise, sienne, pourpre, écarlate, carmin, vermillon, hibiscus, grenade, cinabre, …

Dans la bibliothèque historique : DOUZE APPELS

La bibliothèque historique du 1er étage est le lieu d’une installation visuelle et sonore, « Douze appels ». Les statues en bronze des douze créatures mythiques apparaissant sur la façade sont réunies en un cercle. Alors qu’elles semblent suspendues dans les airs, le bruissement de leur murmure polyglotte (en français, en chinois et en anglais) – (voix d’enfants, voix de femmes, voix d’hommes) emplit l’espace sublimé par les œuvres millénaires qui sont ici exposées, comme les manuscrits de Dunhuang découverts dans les grottes de Mogao.

Dans la rotonde : INTROSPECTION

Le parcours trouve son accomplissement dans la rotonde du 4e étage transfigurée en une grotte contemporaine qui dévoile « Introspection ».

L’intérieur du dôme est ceint d’une résille odorante de 5.000 briques de thé Pu-Erh. En son centre, bordant un étang d’encre, des pierres sont disposées en un jardin minéral qui capte l’énergie créatrice de la grotte.

Le dôme devient un espace de méditation et de création en communion avec le temps, au rythme des saisons à travers des cérémonies du thé, de la musique et de l’opéra chinois, des lectures de poèmes et des rencontres.

Chacun devient le gardien de son propre temps.

Les rendez-vous quotidiens

Toutes les deux heures, les créatures mythiques de la rotonde se manifestent à tour de rôle, au rythme de la division du jour en douze espaces de temps, en vigueur dans la Chine ancienne.

Trois fois par jour, elles s’animent toutes ensemble pour marquer ce lien entre passé et avenir. On les retrouve à la nuit tombée sur la façade illuminée du musée, chuchotant des histoires insolites. Lorsque le silence revient, la rotonde éclaire la place d’Iéna comme un phare, les créatures se détachent alors en ombre chinoise à l’entrée des grottes, dont les halos flottent dans la nuit comme des lanternes suspendues. C’est magique !

JIANG QIONG ER

Jiang Qiong Er se distingue en tant que l’une des rares artistes et designeurs contemporaines chinoises à bénéficier d’une renommée internationale. Issue d’une lignée d’artistes, elle a été bercée dès son plus jeune âge dans la richesse de la culture orientale. Ses années d’études et d’expérience créative en Europe lui ont permis de développer une vision globale et une ouverture d’esprit remarquable. Son parcours biculturel lui confère une liberté créative unique, lui permettant de concilier respect des traditions et inclusivité. Elle navigue avec aisance entre ces deux mondes, fusionnant l’Est et l’Ouest dans une symbiose artistique qui transcende les frontières culturelles.

Son œuvre est le reflet de cette dualité, unissant l’ancien et le nouveau, le local et l’international, dans une harmonie visuelle saisissante.

Un grand coup de cœur pour cette merveilleuse artiste et son œuvre.

Photos ©FrédéricBerthet et ©Flocourthial

Gardiens du Temps

Oeuvre de JIANG Qiong Er au musée Guimet, Paris

Musée national des arts asiatiques – Guimet

6 place d’Iéna – 75116 Paris

Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h.

Fermeture le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai.

Les 24 et 31 décembre le musée ferme ses portes à 17h.

Le musée propose une programmation riche et passionnante.

www.guimet.fr

 

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